Elles sont bien loin les basse-cour d'antan, où les poules se déplaçaient en toute liberté, grattaient la terre pour y trouver des petits vers, se nourrissaient de blé, de maïs et d'épluchures, ne pondaient qu'une fois par jour, quand elles étaient prêtes.
Selon une étude de chercheurs danois, 85% des poules d'élevage, bio ou en cage, souffriraient de fractures du bréchet (l'équivalent du sternum chez l'homme). Parce qu'elles pondent trop (320 oeufs par an vs 260 pour une poule "normale"), trop tôt (à 16 semaines alors que l'ossification du bréchet n'est pas complète avant 35 à 40 semaines), et des oeufs de plus en plus gros alors que les volatiles sont de plus en plus petits, parce que sélectionnés génétiquement pour occuper moins de place dans les élevages. De plus, l'énorme quantité d'oeufs produits puisent dans les réserves en calcium des poules, qui sont carencées et qui ne parviennent plus à consolider leurs os.
Pour améliorer la situation, et éviter ces douloureuses fractures très diffciles à guérir, les chercheurs préconisent de reporter la première ponte de quelques semaines, jusqu'à ce que les poules soient plus robustes et leurs os plus résistants (de respecter le rythme de la nature en quelque sorte), et aussi d'augmenter la proportion d'acides gras dans leut alimentation.
Le problème de la sélection génétique à outrance ne concerne pas que les élevages de gallinacées. Les porcs à l'arrière-train surdimensionné sont victimes de hernies, tandis que les poulets destinés à la consommation de viande grossissent de manière tellement disproportionnée que leurs articulations ne peuvent plus soutenir leur propre poids et 30 % d'entre eux présentent des anomalies aux pattes.
Quand va t'on arrêter de jouer aux apprentis sorciers et de tout déglinger?