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Journal de Shebam! Pow! Blop! Wizz!
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Journal de Shebam! Pow! Blop! Wizz!
En toute intimité

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 Certains jours, je me sens comme une porcelaine dans un magasin d'éléphants

Imagine

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When the power of love overcomes the love of power, the world will know peace

Gandhi
Dans la lune

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Sais-tu qui je suis ? Le Rayon de Lune.
Et sais-tu pourquoi je viens de là-haut ?
Sous les arbres noirs la nuit était brune
Tu pouvais te perdre et glisser dans l’eau,
Errer par les bois, vaguer sur la dune,
Te heurter, dans l’ombre, au tronc du bouleau.
Je veux te montrer la route opportune
Et voilà pourquoi je viens de là-haut.

Guy de Maupassant

 

Perdue

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De la tige détachée

Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? Je n'en sais rien.

Beau, tout simplement

R (5)

22 avril 2020

Dénués de sens

 

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Pour moi communication rime avec séduction et émotion, toutes sortes d'émotions, que l'on communique avec les autres, avec la nature ou avec soi-même. Nos 5 sens véhiculent ces émotions, les renforcent, les subliment, titillent notre imaginaire. On aime tous mettre un visage sur une voix que l'on entend chaque jour au téléphone, se pencher sur une jolie fleur pour connaître quel parfum s'en dégage, porter à sa bouche une fraise rouge et luisante pour savoir si elle tient ses promesses, palper une étoffe pour en vérifier la douceur. Tous ces gestes sont associés au plaisir, singulier et pluriel.  

Avec ce confinement on continue à communiquer bien sûr, mais autrement. Certes on peut toujours se voir et se parler, mais on ne se respire plus, on ne se goûte plus, on ne se touche plus. Pour moi qui suis très tactile, le contact physique manque.  

Ce soir en sortant du boulot j'ai croisé une amie que je n'avais pas vue depuis longtemps. Je passais en voiture devant son bureau alors qu'elle le quittait, elle m'a fait signe de m'arrêter, je me suis garée, suis descendue de mon véhicule et on a couru l'une vers l'autre, toutes excitées de pouvoir enfin se parler "en vrai". On s'est arrêtées net, figées à deux mètre l'une de l'autre, comme foudroyées par le même éclair de lucidité, cette réalité que désormais il y avait un virus entre nous.

 Elle était là devant moi, les bras grands ouverts de vouloir m'enlacer, à me demander, les larmes plein les yeux "alors ce sera comme ça maintenant? Tu crois qu'un jour on retrouvera ça, tu crois que ce sera de nouveau possible, un jour?". Je n'ai pas su quoi lui répondre, encore toute émue d'avoir vu en elle une victime ou un danger potentiels.  

Nous avons parlé un bon moment, séparées par deux mètres de trottoir en bitume, et je n'avais qu'une envie, me rapprocher d'elle pour sentir son nouveau parfum qu'elle change à chaque printemps, pour admirer le joli bracelet que son mari lui a offert pour leur anniversaire, pour remettre en place la mèche de cheveux qui lui tombe toujours dans les yeux quoiqu'elle fasse pour la dompter. 

J'aurai donné cher pour refaire ces petits gestes futiles qui renforcent les liens et le maillage social. Au lieu de cela, j'ai appliqué les gestes qui font barrière au virus, mais aussi à la spontanéité et aux élans de tendresse.  

Devrons-nous à jamais faire une croix sur les poignées de main signant la réconciliation, sur une tape sur l'épaule en guise d'encouragement, sur une caresse réconfortante sur la joue, un baiser amical sur le front? Nous dirigeons-nous vers une société sans contact, à l'instar des cartes de paiement? Vers un monde sans excitations sensorielles, où la méfiance prendrait le pas sur l'instinctif et le naturel, condamné à réfléchir au lieu de lâcher prise.  Ce serait d'une tristesse!

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